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21 février 2014

Pour commencer, un oden à Ginza

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En 2005, quand j'étais partie avec Olivier Maynard dans un grand périple asiatique pour l'écriture du livre L'Asie des frères Pourcel, la même humidité avait accompagné mon embarquement à Roissy. Je note qu'on peut toujours compter sur les vents tourbillonnants à la descente sur Narita, mais cette fois je me suis cramponnée à mes accoudoirs et le throw-up bag est resté sagement dans sa poche kangourou avec les écouteurs, la bouteille d'eau à moitié vide et les magazines aériens.

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Vol sans histoire, comme on dit. Ah si, une histoire : parmi les grignotages proposés par Japan Air Lines, il y avait un sachet de natto séché. Je ne savais pas qu'il existait une chose pareille. Ça ressemble, bêtement, à des grains de soja secs un peu fripés. C'est un natto sans fils ni glu, un natto qui s'excuse, qui s'est lavé et essuyé pour faire plaisir à la belle-mère. Je suis en vacances : pour une fois, je me suis accordé une dispense de goûter. Je ne l'ai même pas photographié, j'avais peur que mon digne voisin de rang (j'étais la seule gaijin à bord) ne me prenne pour une foodie. Et puis je dois avouer que je n'aime pas le natto et que sa dessication ne me paraît pas une raison suffisante pour contourner ça. Ci-dessus, la lune, l'aile du Boeing, et comme le jour est en train de se lever, je pense qu'on survole la Mongolie ou quelque autre patelin où il fait très froid.

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Pas dormi : je ne dors jamais dans les avions. C'est ballot, je suis toujours à ramasser à la petite cuillère quand j'arrive. Mais cette fois, le temps sec et radieux, le ronron soyeux du limousine bus qui m'emmène à Tokyo et un bon bain en arrivant à l'hôtel m'ont à peu près recousue en quelque chose d'humain. Assez en tout cas pour que je m'aperçoive que j'ai faim. Nous voilà partis dans Ginza en quête de sustentation.

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Nous allons manger un oden dans un tout petit resto du genre "il faut vraiment savoir que ça existe pour y aller". C'est très bon. Un assortiment de choses pochées au dashi à base de pâte de poisson, du daikon bouilli qui est vraiment une de mes choses préférées sur terre, des pousses de bambou, des nouilles de konjaku, le tout avec un brin de moutarde japonaise et d'un condiment au piment vert : c'est just what the doctor ordered, pile poil ce qu'il faut manger en descendant d'un vol long courrier.

 

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Il y a même du tori karaage (ci-dessus au menu, kawaii le poulet non ?), du poulet frit, très tendre. Quelques udon pour nous caler, un bouillon d'huître, un bouillon d'algues, une petite bière fraîche. Nous sommes contents.

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Oh mais que vois-je ? dit Chihiro. À un carrefour, nous tombons sur une petite carriole éclairée d'une lanterne. Elle dégage de la chaleur et une odeur de caramel très identifiable. "Les voilà, les patates douces !" C'est bien le parfum magique de la patate douce rôtie, flottant un peu partout en Chine et au Japon. Malheureusement les patates ne sont pas prêtes, le fourneau ronfle et rougeoie mais n'est pas ouvert. "On ne va pas attendre, dit Chihiro. D'autant qu'on n'a plus faim." Elle a raison. Le mieux en effet est d'aller au lit, parce qu'on aura d'autres occasions de manger au cours de ce séjour hivernal au Japon. C'est un euphémisme.

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