Agadir la nuit
Il fait 37 degrés aujourd'hui et je repars demain pour un Paris pris sous les glaces ou peu s'en faut. Complément d'enquête sur les restaurants d'Agadir : j'ai mangé ici et là, et je confirme — pour manger bon et simple à Agadir, pas de mystère, allez sur le port.
On m'a parlé de conditions d'hygiène douteuses, de suppression prochaine de ces restaurants (qui font un peu tache dans le programme de côte-d'azurisation du littoral de la région — bientôt une bonne partie de la côte, de Taghazout à Mirleft, sera bétonnée), ou tout au moins de déplacement. Il n'empêche que c'est le seul endroit où on m'ait servi du poisson frais. Quant à l'hygiène je n'ai rien remarqué de suspect sur ma table, même si je conçois que ces minuscules cuisines soient installées avec une simplicité biblique et que le marché au poisson, tout à côté, ne sent pas particulièrement la rose (vous en connaissez qui sentent la rose ?).
Hier soir, au splendide bar à tapas de la marina où nous venions de nous asseoir face à la plage, on nous a dit qu'il n'y avait plus de poisson (le port est à cent mètres derrière nous, la mer à deux pas), pas une nageoire, pas même un tentacule de calmar. Faut le faire, tout de même. Cela dit les tapas sont assez bonnes et la bière Casa bien fraîche.
Le beau bar à tapas de la nouvelle marina d'Agadir. Superbe déco, tapas correctes,
pas de poisson ce soir-là.
La veille — soir de canicule intense —, je m'étais risquée à la terrasse d'un restaurant relativement réputé du front de mer dont je préfère taire le nom. On m'y a servi une innommable soupe de poisson verdâtre, avec un petit fumet de mazout, des croûtons marmoréens, une rouille qui n'était qu'un mélange de concentré de tomate et de mayo en tube et une attente de vingt minutes. Ensuite une friture mixte beaucoup moins réussie que celle du port. N'ayant pas eu le cœur de photographier le contenu de mes assiettes, j'ai photographié autre chose.
Le resto voisin est fier de sa spécialité, les escargots à l'alsacienne. Ailleurs, je l'ai dit, c'est crème et champignons. Honnêtement je ne suis pas allée partout, mais je crois déjà pouvoir constater que le concept de cuisine du marché n'a pas encore atteint Agadir. Pourtant ce serait simple à mettre en œuvre, avec les produits phénoménaux qu'on trouve par ici. Il suffit de faire un petit tour au grand souk Alhad pour s'en assurer.
En ce moment, c'est la saison des olives et des grenades.
Retour sur la plage d'Agadir. Elle devient, le soir, un lieu encore très fréquenté, calme et énigmatique. On s'y promène après dîner, à deux, en groupe, ou seul. On reste assis à écouter les vagues.