Il fait re-chaud (et un rasam)
Alors, cet automne, ça vient ?
La fraîcheur se faisant attendre, et bien que ça n'ait aucun rapport, j'ai fait un dal rasam pour me remettre l'estomac à l'endroit à la suite de quelques petits tracas éditoriaux dont cette rentrée semble prodigue.
Ce n'est pas un rasam
orthodoxe, c'est une version très simplifiée. Et parce que je dois
courir rejoindre un éminent collègue à "Sensing", je vais vous
donner une recette simplifiée de ma version simplifiée.
Pour commencer, des toor dal (lentilles jaunes cassées généralement enduites d'huile de ricin pour faciliter la conservation) sont rincées et couvertes d'eau dans une casserole. J'ajoute un citron jaune coupé en tranches et une bonne cuillerée à soupe de curcuma. Ça va bouillir jusqu'à ce que les lentilles soient liquéfiées et le bouillon bien lié. Je sale à la fin.
Je
retire la moitié des tranches de citron (le reste sera incorporé à la
soupe) et je passe le tout au presse-purée à main (Robuchon, qu'il est
drôle, appelle ça un "pilon percé". Quand j'ai trouvé ça dans ses
recettes inédites, j'ai passé un petit moment à me demander de quoi il
parlait. Mais j'ai un peu appris à parler le robuchon, c'est un langage
assez particulier. Par exemple quand il dit "la ménagère". À chaque
fois, l'on pouffe. Fin de parenthèse.)
Je goûte et rectifie l'assaisonnement. J'ajoute pas mal de poivre du moulin.
Le secret d'un rasam, c'est le tarka : la finition à base de beurre clarifié dans lequel sont frits divers aromates.
Donc,
dans une bonne quantité de vrai ghee maison, je fais dorer sur feu
moyen quelques feuilles de kari, quelques gousses d'ail émincées, des
graines de cumin et des graines de moutarde, plus quelques chilis
rouges séchés. Quand tout cela noircit quelque peu et sent très bon, je
le jette dans la soupe où cela fait un splurchchch ! caractéristique.
Je remue un peu l'ensemble pour réunir les saveurs. Voilà, c'est prêt.