Quelque chose qui cloche
Depuis que j'ai découvert cette affiche pour la première fois à
Bangkok et déchiffré le titre du film, je savais que je n'irais jamais
voir ce film.
Il a suffi de quelques secondes pour savoir à quoi
j'avais affaire : à une daube commerciale probablement imprégnée de
gros racisme bourrin. Un esprit avisé m'avait bien dit : "Une affiche
ne donne pas forcément une bonne idée du film", mais là les choses
allaient très loin.
Plus tard, quand j'ai appris que les rôles
féminins principaux — censés incarner des geisha, figure emblématique
de la culture japonaise — étaient tenus par trois stars chinoises (dont
le talent et le charme ne sont pas en cause, notamment en ce qui
concerne la merveilleuse Michelle Yeoh), j'ai compris que le désastre
dépassait de loin mes prévisions. Passons sur ces détails navrants, des
réactions violentes enregistrées (avec quelque raison) en Chine et au
Japon à la réponse stupide de la production américaine et, je crois
bien, de Spielberg en personne ("Aux États-Unis, personne ne voit la
différence entre une Chinoise et une Japonaise") : on trouve des
commentaires sur tout cela en abondance sur les blogs.
Mais ce qui
m'a révoltée en tout premier lieu (bien avant que j'aie entendu parler
du casting), et dont je n'ai encore entendu personne se plaindre, c'est
l'affiche. Et en particulier ceci : le modèle est censé représenter une
Japonaise. Ou une Chinoise. Ou une Chinoise incarnant une Japonaise.
N'importe. Alors, bordel, pourquoi, POURQUOI ELLE A LES YEUX BLEUS ?
C'est carrément du foutage de gueule.