Où ai-je la tête ?
Pas vraiment sur les épaules, en ce moment.
Tenez. Je viens de
développer cette photo. Je l'ai prise il y a quelques jours dans un
restaurant. C'est où ce truc ? Je sais que c'est à Paris. Mais je suis
incapable de me rappeler où c'était, quand, avec qui, et ce que j'y ai
mangé. Ça m'inquiète. En plus, c'est mauvais signe pour travailler dans
les guides, si vous voyez ce que je veux dire.
Donc si vous arrivez
à identifier cet endroit, d'avance merci. Indices : c'est sans doute à
Paris, il y a des miroirs au plafond, les chaises sont un peu cheap, et
on y mange des steak-frites. (Et non, je ne suis pas borgne, mais le
joint entre deux miroirs me passe sur un œil.)
Et tiens, qu'est-ce que c'est que cette photo toute sombre ? Elle a été prise à Agadir et je n'avais pas encore téléchargé le contenu de la carte. Ce sont deux chameliers sur la plage, en pleine nuit, à marée basse.
Ça, ci-dessous, en revanche, il n'y a guère de risque que j'oublie
ce que c'est. Pas plus que la délicieuse soirée. Un brin-d'amour corse
de chez Marie-Anne Cantin, dégusté vendredi soir chez John T. Le genre
de dîner en ville qui réconcilie avec la vie. Il y avait aussi un
soumaintrain de la même maison qui m'a révélé que je pouvais aimer les
fromages qui puent. Alors merci, John et Colette ! Pour ça et pour bien
d'autres choses.
(Correction a posteriori : le brin-d'amour provenait de chez Alleosse ; le soumaintrain, lui, était bien de chez Marie-Anne Cantin. Erreur réparée, on ne pourra pas m'accuser de tyrodésinformation.)
Bon, c'est pas tout ça, j'ai une journée à raconter. Tout d'abord, à midi, lancement du livre de Cyril Lignac à son restaurant, Le Quinzième, rue Cauchy.
Les gentils cuistots feuillettent l'ouvrage tout beau tout neuf.
Hop, une petite flûte avant de repartir sous la pluie battante. L'assistant de Cyril, qui est un amour, m'offre un parapluie.
Et me voilà à L'Arpège pour un autre lancement de livre, le mien si vous avez bien suivi.
Voici le menu qui nous fut servi :
L'œuf fermier de La Bigottière.
Fines ravioles fleuries aux herbes, consommé végétal.
Betterave (ici, betterave blanche) au sel gris de Guérande, aceto balsamico tradizionale de douze ans d'âge. (Ci-dessus.)
Cueillette du matin, émulsion de cacao araguani (extraordinaire cacao. Ci-dessus.)
Velouté de rutabaga au speck de la Forêt-Noire, crème soufflée.
Pommes de terre fumées, chou croquant, servis dans une émulsion très parfumée dont j'ai oublié la composition.
Risotto au pourpier, parmigiano reggiano.
Admirez le morceau : tarte Tatin aux pommes gaufrettes, berlingots concassés, glace aux berlingots. Ci-dessous, un petit close-up pour vous faire voir les très mignons éclats de berlingots.
Macarons à la betterave, pâtes de légumes, mignardises diverses. Très zen et très élégants, les macarons. Des macarons très bien élevés.