Christmas in Bangkok

25 décembre 2005

C'est au moment des grandes fêtes mercantiles ou sincères, ou les deux à la fois, qui agitent notre Occident que l'on ressent le plus fort l'éloignement d'un séjour en terre lointaine. Prenez par exemple Noël. Non qu'il soit absent d'ici, mais il nous parvient par petites touches, quand il n'est pas complètement absent. Donc, si l'on veut se plonger entièrement dans la non-noélité, c'est entirely up to us. Et nous en profitons à fond.

On est très loin de Noël, malgré les efforts des pourvoyeurs de musique en boîte pour lobbies et lieux publics de nous abreuver de canned carols (chants de Noël en boîte) jusqu'à plus soif. Mais une seule vision comme celle-ci et tout est effacé.
C'est dans cet esprit "un tiers de Noël, deux tiers de pas-Noël" que nous parcourons Bangkok. Par exemple pour explorer Ko Ratanakosin et l'ensemble palais royal - temple wat Phra Kheo, l'autre jour.

Au passage, cette affiche a attiré mon regard. Belle photo, belle image, beau visage, beau graphisme. J'ai voulu en garder un souvenir. (Soit dit en passant, mon admiration pour le graphisme et le design thaïlandais va croissant. C'est un pays de grand goût.)

Non, ce n'est pas un lotus bleu mais un nénuphar bleu, croissant dans une vasque du wat Phra Kheo, avec ses petits pensionnaires. Le temple est grand, chamarré, magnifique, mais ô combien fréquenté.

On dit que le diable est dans les détails, mais la grâce y est aussi. Quand un lieu historique est comme enfoui sous les touristes, ce sont des petits trucs comme une fleur de frangipanier tombée dans une pièce d'eau qui vous racontent les plus grandes histoires.

Pas facile de prendre des vues de stupas sur un ciel blanc. Mais parfois la blancheur vient juste à propos.

Malgré tout, le cloître est paisible.

On repeint les céramiques des murets qui entourent le bot (chapelle principale).

Les panneaux de céramique couvrent entièrement les murets. Sur l'un des panneaux, une sauterelle est venue admirer les bébés tigres (ou sont-ce des chats ? La queue et les oreilles ne sont pas ceux de tigre).

En sortant du palais et du temple, on a une petite faim. Mmmmm, pattes de poulet frites, anyone ?

Ou quelques larves frites, vendues en abondance dans le quartier de Banglamphu ? Tout le monde dit que c'est très bon, "c'est plein de protéines". Moi je me méfie, parce que cet argument est toujours invariablement avancé. Si c'était si bon que ça, on n'aurait pas besoin d'ajouter une raison supplémentaire, n'est-ce pas ? En tout cas, je trouve toutes les bestioles de ce chariot (larves, sauterelles, criquets, créatures chitineuses en tout genre) un peu fortement assaisonnées pour être tout à fait honnêtes. Quand vous croisez un de ces chariots, il y a toujours quelqu'un à côté pour vous tendre un insecte frit d'un air aguicheur, et soit vous regarder attentivement pendant que vous croquez, soit se payer votre tête si vous refusez. Je ne suis pas concernée, moi — je prends la photo. J'ai les mains occupées.

Un petit mataba au poulet commandé en plein cœur du marché aux amulettes met tout le monde d'accord. Notez combien les chilis sont décoratifs.

Si vous avez besoin d'un bridge, c'est le moment.

En vrac — photographiés non pas à Banglamphu mais à Aw Taw Kaw, près du marché de week-end de Chatuchak : les jambu (rose apples ou pommes java) sont magnifiques en ce moment.

Pendant notre visite de Chatuchak, je tombe tout à fait par hasard en plein milieu du rayon lapins. Un vrai scandale. On devrait prévenir. Le choc émotionnel provoqué par toute cette concentration de petits animaux fluffy et adorables pourrait se révéler dangereux pour le visiteur déjà bien affecté par la touffeur du marché.

Ces orchidées étaient là, telles quelles, au marché de Tha Thien. Aucun(e) styliste n'y avait touché. Je tiens à le dire. J'ai pris la photo comme ça. C'est aussi une forme d'antistylisme (un concept qui me tient à cœur).

De même que cet étal de pastèques et de cocos éclairé par les néons du soi 38, Sukhumvit. (Merci à Pim pour le tuyau ! On y reviendra.)

Et pour finir, on notera la présence affirmée de l'esprit de Noël sur les têtes des serveurs de la guinguette thaïlandaise du marché nocturne de Suan Lum (à côté du beer garden. Délicieuses nouilles au canard laqué et au porc croustillant).

Posté par Ptipois à 19:17 - Commentaires […] - Permalien [#]