Palais de Tokyo, 27 janvier
What the fuck, me dis-je, Ptipois, tu ne sors jamais. Tu prends des avions, tu te balades, tu blogues, mais Paris a de belles soirées à t'offrir ! Ne reste pas enroulée sur toi-même comme un cloporte ! Je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête, mais hier soir j'ai enfilé un joli manteau, et ma grande écharpe Liberty en velours de soie (celle que tout le monde veut me piquer) a repris du service. Je reçois les annonces des événements du palais de Tokyo et cette fois j'ai décidé d'en tenir compte. Le bon Nicolas Bourriaud, directeur du Palais, fêtait son départ. Ce que va devenir ce lieu unique après le départ de M. Bourriaud, je l'ignore. Mais j'allais tout de même me rendre à la fête.
Dès l'arrivée, il fait un froid arctique. Et je m'aperçois vite que je ne suis pas seule à avoir eu l'idée de venir. Tant mieux ! Néanmoins, une longue file d'attente piétine sur l'avenue du Président-Wilson et n'avance décidément pas vite. C'est la marche de l'empereur...
Sortant de ce taxi, Arnaud Montebourg, très classe dans son grand pardessus noir. Il va faire la queue comme les autres. Ça fait chaud au cœur, jusqu'à ce qu'il sorte de la file pour profiter de l'entrée VIP, parce que tout de même, faut pas déconner. La photo est minable ? Je sais, je n'ai pas encore tous mes talents de paparazza et je vous en présente mes excuses.
J'aime le palais de Tokyo et le sentiment de liberté simple que donne ce grand espace. Et puis, pour moi qui déteste l'aspect parfois un peu prétentieux et vain de l'art contemporain, j'aime sa manière de ne pas se prendre au sérieux, de reconnaître la valeur de la pop culture et son sens du jeu. C'est dans ces conditions, et non dans les présentoirs compassés que sont les musées et les galeries, que je comprends le rôle et la finalité de cet art dans notre vie. De l'expo que je suis allée visiter avant d'aller faire la fête, je retiens entre autres la très belle composition de Tatiana Trouvé, Polder, dont les portes fermées ou entrouvertes sur une vive lumière m'ont fait rêver.
Mais pour moi, rien n'égale les œuvres puissantes de Barthélemy Toguo.
Enfin, il est temps de célébrer. Je me dirige vers l'origine de la musique. J'arrive à temps pour le mix superbe du duo français Archigraph, dont je parviens à prendre quelques vues avec mon fidèle Konica.
En marge de ces événements, ce soir était un grand soir : quelque chose s'est produit qui pourrait bien marquer pour moi une sorte de renaissance. Décidément, j'ai bien fait de sortir. Je lève donc mon verre à la magie, aux guides invisibles et aux idées bizarres qui nous font sortir de chez nous en pleine nuit de janvier, par des températures glaciales, sans qu'on sache vraiment pourquoi.