Enfin !
Ça faisait une paye, n'est-ce pas ?
Cette bouteille défunte de château-doisy-daëne 1971 bue hier chez Dumonet, rue du Cherche-Midi, signifie ce qu'on peut en attendre : quelque chose a été fêté hier au déjeuner. Plusieurs choses en vérité : divers retours de pays lointains, y compris pour moi, longtemps exilée du monde extérieur et de la mise à jour de ce blog par un projet d'enquête et d'écriture qui m'a réellement bouffé tout mon temps depuis le début du mois de février. Ce projet porte sur certains illustres vins de Bordeaux, comme les plus attentifs d'entre vous l'ont deviné à l'examen des rares posts que j'ai produits pendant cette période. C'est sûr que je mets à jour plus régulièrement quand je suis en Chine à bayer aux corneilles et à gober l'air du temps. Le sujet du livre explique que, les derniers textes version anglaise n'ayant même pas encore été envoyés, j'aie décidé de mettre à mort collégialement un flacon d'un de ces nectars qui m'ont tant occupée textuellement pendant six mois. Et comme nous avions soif, ce flacon-ci a été suivi d'un château-lafaurie-peyraguey 1983. Je vous rassure, ce sont des demi-bouteilles.
Les vins se sont bien comportés, le doisy-daëne surprenant par la persistance et l'accentuation de ses notes d'écorce de citron et de cette "pseudo-fraîcheur" dont me parlait son auteur, Denis Dubourdieu, en avril dernier. Ce vin de trente-huit ans d'âge gardait une jeunesse étonnante. Le lafaurie-peyraguey, lui, avait mis le booster sur ses notes de vanille Bourbon et montrait une évolution magnifique.
Je marche un peu sur des œufs en reprenant la mise à jour de ce blog, car ce premier post depuis bien longtemps sera forcément décousu en raison de la longue période qui s'est écoulée. J'ai une grande histoire à raconter et elle ne peut être consignée sur un blog, à moins que j'en crée un autre et que chaque nouveau post représente un nouveau chapitre. Je ne peux pas faire de récit cohérent de tout ce que j'ai vécu pendant ces six mois. Je ne ferai que vous présenter sommairement quelques étapes, dont certaines seront peut-être le point de départ de développements ultérieurs.
Avec les sauternes, j'ai commandé un foie de veau, que je poste ici pour le plaisir. Dumonet, c'est bien. (Chez Dumonet-Joséphine, 177 rue du Cherche-Midi, Paris 7e.)
Début juin : j'étais dans les vignes de la terrasse supérieure de Sauternes en compagnie de mes camarades de Jing Tea Shop qui étaient venus se joindre à moi pour organiser quelques dégustations de grands thés dans les châteaux. Ici, les vignes de Lafaurie-Peyraguey.
Éric Larramona, dans les vignes de Lafaurie-Peyraguey, nous aide à comprendre le terroir et le vignoble.
Dégustation de thés Feng Huang dan cong au château Guiraud (Sauternes).
Une fleur de grenadier dans le jardin du Saprien (Sauternes).
Un verre de château-coutet au restaurant le Saprien : la dégustation des grands thés du Guangdong nous a donné faim. Et soif.
Au château d'Yquem, un des gaiwan de la dégustation.
À l'entrée du château d'Yquem.
Au château Lafite-Rothschild : retrouvailles chaleureuses avec Michel Tesseron (château Lafon-Rochet, grand cru classé de Saint-Estèphe), en grande tenue la Commanderie du Bontemps.
Mais qu'est venue faire la Commanderie à Lafite ce jour de début juin ? Présider et arbitrer le concours de dégustation des grandes écoles européennes. Un grand moment. L'immense Chai 2000 (Ricardo Bofill, 1987) est éclairé exclusivement à la bougie, l'oculus zénithal est obturé.
Retour à Paris : salade de nashi et de concombre aux crevettes au restaurant Bibimbap, 32, boulevard de l'Hôpital (Paris 5e).
Un peu plus tard, au tout début du mois de juillet, les Européennes du Goût se déroulaient à Aurillac. Les tables étaient dressées sur les bords frais de la Jordanne.
Dégustation-démonstration de vins doux naturels du Roussillon à Aurillac.
Les échansonnes (je ne sais pas si ça se dit mais ça leur va si bien.)
Retour à Paris. Je fais encore une tarte aux pêches pour l'Absent. Celle-ci a été faite avec une pâte ultra-légère, croustillante, des amandes et une espèce de streusel çà et là. Ce genre de préparation tient davantage de l'offrande religieuse que de la convivialité.
Juste avant les vacances du restaurant Caïus, Jean-Marc Notelet teste sur moi quelques nouveaux plats. Verdict : à chaque fois que je vais chez Caïus, c'est encore meilleur que la dernière fois. Un chef à la fois inventif et qui pense avant tout à faire à manger, c'est rare, il faut le soigner. Voilà qui fait penser à la rentrée mais nous n'y sommes pas encore. Caïus, 6, rue d'Armaillé, Paris 17e.
À bientôt. C'est promis.