Printemps en Sauternais
Depuis plusieurs mois, je fais régulièrement de longs séjours dans la région bordelaise pour un projet d'envergure. Je n'en ai jamais parlé ici auparavant, entre autres raisons parce que ça ne m'a jamais laissé le temps de rien poster. Mais la splendeur du Sauternais, que j'ai la chance de traverser par cet avant-printemps qui prend des allures d'été, m'incite à vous donner quelques images. Avec commentaires laconiques : la forte charge de travail quotidien m'interdit d'être plus prolixe. Je vous dirai seulement qu'il est question de vins.
Bouteille : château Calon-Ségur. Miroir : château Lafaurie-Peyraguey.
Trois étages et beaucoup de grandes dalles de calcaire plus bas, le caveau de Lafaurie-Peyraguey.
Mon humble demeure sauternaise. Dehors, sémillon et sauvignon. Il fait assez doux pour que je garde les pieds nus sur les vieilles tomettes lissées par le temps. J'adore ça.
Le salon du premier étage. Dommage qu'il n'y ait personne pour jouer aux échecs avec moi. Dommage aussi que je ne sache pas jouer aux échecs.
Le château Lafaurie-Peyraguey (premier cru classé de Sauternes) a de la gueule avec son style hispano-mauresque qui inviterait volontiers au repos et à la sieste. (Manque de pot, c'est pas le moment.)
C'est le printemps, les rosiers à l'extrémité des règes de vigne entreprennent de s'étendre.
Cette citadelle andalouse sur sa croupe, point culminant (comme par hasard) de l'appellation sauternes, c'est château d'Yquem, évidemment — dans la lumière du soir. Je peux y aller à pied en me promenant.
Autre lumière cuivrée : une mini-verticale de château-suduiraut.
Dégustation à Suduiraut, du soleil descend dans les verres.
Tôt le matin, le soleil projette l'ombre d'une petite fleur sur un galet des belles graves d'Yquem.
Dégustation collective à Doisy-Védrines : les grands crus classés rangés en bataillon.
Au printemps, à Yquem, la vigne pleure.
Château de Myrat : M. de Pontac, descendant d'un illustre père de la vigne, me sert du 2008 au fût.
Pendant ce temps, toujours à Myrat, un mimosa déploie toutes ses poudres. Au fond, un grand magnolia à feuilles caduques, en pleine fleur.
Une brève halte à Podensac entre deux châteaux.