Le fruit est dans le verre (autre angle de vue)
Sur le blog de François-Régis Gaudry, vous trouverez des photos ressemblant beaucoup à celles-ci. Et pour cause : elles ont été prises au même endroit, le même soir, autour des mêmes verres et des mêmes convives, et avec des appareils très proches — ces petites merveilles que sont les compacts Lumix. Mettant de côté le fait que son appareil est mieux que le mien (il a le super-dernier modèle de la mort qui tue), vous remarquerez que c'est la même température de couleurs, la même façon de fixer les ambiances, de gérer le flou de bougé avec panache, et aussi la même granulosité du bruit qui donne un aspect velouté, transformant ainsi un défaut en qualité. L'optique Leica...
Voilà pourquoi ceci est plus un post d'ambiance qu'un post d'information. L'info, la liste des boutanches et leur description précise, ainsi que les commentaires appropriés, vous aurez tout cela sur Et toque ! — je voulais surtout évoquer la superbe luminosité que nous avions ce soir-là dans la petite salle d'étage de Racines. Dès l'entrée, j'ai constaté tout haut que nous étions dans un tableau des frères Le Nain. La photo ci-dessus donne une bonne idée de la grâce toute caravagesque de cette belle soirée.
(Yves Nespoulous me pique mon Lumix et donc hérite le copyright de cette photo.)
Mais ce n'est pas seulement à vos yeux que je dédie ce post, c'est aussi à vos oreilles. Parviendrai-je à vous faire entendre une conversation sans le son, uniquement à partir des images ? Peut-être. En effet, ce soir-là, entre Marc Sibard (des Caves Augé) et Sébastien Demorand, ça tchatchait dur et sec. Pendant ce temps, au fond de la salle, se passait tout autre chose : deux univers parallèles se frôlaient dans la pièce. Sébastien bouge, s'anime, parle avec ses mains. Le mouvement, la vivacité, l'expression captées par l'objectif me rappellent cette conversation et m'en restituent les voix. Comme le petit Konica Revio que j'ai longtemps utilisé et que j'utilise encore (le meilleur capteur numérique que j'aie jamais vu, même sur un reflex), le Lumix me paraît parfois beaucoup plus instrument de peinture que de photographie.