Fooding d'été 2005 à Paris

Le Fooding d'été 2005 s'est tenu hier, dimanche 26 juin, sur  la "pelouse" du Batofar, en bord de Seine.
Vu la chaleur étouffante de ces derniers jours, je redoutais un peu cet événement tout en m'en faisant une joie. Et puis, dès avant l'ouverture des grilles, on a vite compris que l'insolation n'était pas à redouter.

L'événement se prépare sous un ciel lourd de menaces.




Le Batofar, paisiblement amarré, n'a cure de la flotte.




Besoin de lunettes de soleil ? Pas pour longtemps (encore que, quand on est VIP...).

À peine les festivités commencées, les cuistots derrière leurs stands, les invités sur place — patatras ! le ciel se vide sur nos têtes. Des trombes d'eau, la pelouse se détrempe et devient inutilisable, les parasols (devenus parapluies pour l'occasion) sont pris d'assaut, c'est l'orage du siècle.

L'averse se prolonge, il pleut des cordes pendant une bonne heure. S. court en tout sens, s'exclamant : "C'est complètement absurde !", d'un air mi-alarmé, mi-extatique.
Ben non, pas si absurde que ça : tout le monde sait qu'il suffit d'organiser un pique-nique pour qu'il flotte.
Le DJ, comme c'est souvent le cas dans les événements "fooding", fait preuve d'un certain humour en égrenant les tubes et même quelques bides sur le thème des intempéries. Après une Yma Sumac torrentielle et Purple Rain de Prince, on a même droit à Sacha Distel (sur qui toute la pluie tombe).

Certains trouvent refuge sous les parasols. Mais c'est vrai, d'ailleurs : on est ici pour manger. Alors voyons un peu ce qui se passe côté cuisine.

Éric Fréchon, chef du Bristol, prépare ses hot-dogs de veau "de la tête au pied", servis dans un délicieux petit pain de Jean-Luc Poujauran.

Saluons le courage du public parisien et — la preuve par l'eau — le franc succès des festivités sous la bannière du Fooding : imperturbables, les Parisiens ont attendu sous la flotte, non seulement à l'entrée de la pelouse du Batofar, mais aussi devant chaque stand, en de longues files, trempés jusqu'aux os.

Les nappes à fleurs distribuées à l'entrée en vue du pique-nique sur la pelouse se sont transformées en impers de fortune.

La pluie est embêtante comme la pluie, elle a plongé ce quai de Seine dans une ambiance de tsunami, mais elle apportait aussi une espèce de joie conviviale et amusée. Surtout au bar.

Un photographe sprintait entre les gouttes avec son Casio. Nous nous sommes entrephotographiés. Il n'aurait pas déparé un tableau de Titien, mais le constat ne m'est venu qu'après coup (dommage).

Tout le monde a fait contre humide fortune bon cœur, mais la palme du courage et de la bonne humeur revient à l'équipe du bistrot Mon Vieil Ami, sur l'île Saint-Louis.

Comme il pleut à seaux, il y a de la buée sur l'objectif. Oui. Eh bien David Hamilton se donnait beaucoup de mal pour obtenir ça, vous savez.

Certains savent se protéger de la pluie avec une grâce inimitable.

Et même les nappes à fleurs "fooding" peuvent donner un petit genre vahiné.