Les recettes sur lesquelles je ne me suis pas cassé la tête hier soir
Du côté des commentaires, on a l'air de trouver que j'ai été un peu succincte concernant notre repas d'hier soir. Eh bien c'est vrai. Il ne faut pas hésiter à me rappeler de telles choses, après tout ce blog est consacré (partiellement mais tout de même) à la cuisine. Mais ce que j'ai fait hier m'a semblé si simple que je n'ai pas jugé utile d'en décrire la préparation, car selon moi cela ne relève pas de la "recette". C'est même un bon exemple de l'objectif que j'aimerais atteindre en cuisine, pour moi et et pour les autres : se libérer des recettes.
On parlera de ce grand sujet une autre fois. Pour l'instant, je vous donne les instructions pour la marinade de Trinidad, vous allez voir, c'est tout simple. On va dire que c'est pour un gigot.
Vous râpez finement le zeste d'un citron, vous pressez le jus, vous recueillez le tout dans un bol.
Vous ajoutez 2 pincées de gingembre en poudre et 3 ou 4 clous de girofle écrasés.
Vous incorporez à ce mélange une bonne quantité de gousses d'ail (5 ou 6) finement râpées ou écrasées. Sel, poivre du moulin, vous mélangez. Vous ajoutez un petit peu d'huile d'olive pour lier la texture et relier les arômes.
J'ajoute 2 cuillerées à dessert de piment rouge turc (pul biber) parce que c'est bon, mais ça ne fait pas partie de la recette de la marinade de Trinidad et vous pouvez vous en passer.
Maintenant vous prenez votre gigot, qui doit être de bonne qualité (rose foncé, graisse blanche pas trop abondante, le couteau doit entrer dedans comme dans du beurre). Muni d'un couteau pointu, vous le surinez assez profondément, comme si vous désiriez le piquer de gousses d'ail. Au lieu de cela, vous prenez de petites cuillerées de marinade et, avec le doigt, vous les enfoncez dans les incisions aussi profondément que possible. Répétez l'opération une petite dizaine de fois tout autour du gigot.
Ensuite, avec les mains, vous le massez consciencieusement, sur toutes les coutures, y compris dans les creux, avec le reste de la marinade.
Vous laissez reposer environ 2 heures à température ambiante (ou, si vous vous y prenez à l'avance, de 12 à 24 heures au réfrigérateur couvert de film étirable. Veillez bien à sortir le gigot du frigo au moins 1 heure avant de le faire cuire).
Ensuite vous faites cuire comme un gigot normal, mais attention, ne faites pas brûler la marinade. Pour un gigot de 2 kg, commencez à four vif pendant 5 à 10 minutes, puis à plus basse température, disons 45 minutes pour 160 degrés de four, 1 heure pour 140, 2 heures pour 80. Vous ne risquez pas de vous tromper si vous le faites cuire à 240 degrés pendant 10 minutes et à 180 degrés pendant 30 minutes. Après cela, faites-le reposer 10-15 minutes dans le four éteint.
Pour les pommes de terre, j'insiste, je ne me suis pas cassé la tête. Je suis simplement tombée, dans un cours des halles, sur de petites grenailles de Noirmoutier. De retour à la maison, je les ai lavées sans les éplucher, je les ai séchées avec un linge et mises en cocotte avec un poil d'huile d'olive, 2 gousses d'ail en chemise, 1 feuille de laurier et une pincée de gros sel. Je laisse sur feu doux, à couvert, pendant une bonne heure en soulevant le couvercle de temps à autre pour remuer les pommes de terre qui doivent dorer par endroits. Quand c'est cuit à cœur, c'est prêt. Vous voyez, c'est simple. La vapeur retombant du couvercle quand vous soulevez celui-ci humecte juste assez le contenu de la cocotte pour faire fondre le sel. Mais il ne doit pas y avoir d'ajout d'eau. Adaptez la chaleur au temps que vous voulez donner à cette cuisson, mieux vaut lent et doux que vif et brûlé.
Le morceau de ce matin : Daedelus, Just Briefly, de l'album Exquisite Corpse (Ninja Tune). Un fond musical parfait pour ne pas se casser la tête.