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chez ptipois
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14 septembre 2008

My kind of food

Traduction pour faire plaisir à M. Allgood : le genre de nourriture que j'aime. Quelques instantanés de ce qui m'a fait le plaisir d'atterrir sur ma table (d'attablir, donc ?) ces jours derniers. Pas le temps de donner davantage d'informations puisque je suis, durant tout ce mois de septembre, en déplacement de façon quasi constante. Et ça ne va pas s'arranger puisque, les trois premières semaines d'octobre, il faudra de nouveau aller voir en Chine si j'y suis. Mais enfin voici quelques denrées mémorables, assorties de quelques brefs tuyaux.

poir_

Au Breizh Café, rue Vieille-du-Temple, l'apéro. En fait, comme vous pouvez le voir, nous avons réussi à capturer une bouteille, de telle sorte qu'on a fait tout le repas avec et on était bien contents : poiré cuvée granit de l'excellent Éric Bordelet. J'adore le poiré, je le préfère au cidre, bien que j'aime le cidre, c'est dire. Hier soir, au Café des Musées, dégustant un autre poiré remarquable (celui du Père Jules), encore plus parfumé mais moins "champagne" en bouche, je confiais à mon compagnon de table : et si on disait, pourquoi pas, que le poiré va être la prochaine tendance foodie ? J'ai noté face à moi une certaine incertitude. Pourtant, le poiré possède toutes les caractéristiques d'une tendance attendant d'être lancée : saveur délicieuse, complexité aromatique, relative rareté, relative confidentialité, valeurs terroirs incontestables, et beaucoup de gens n'ont pas encore essayé, et c'est peu alcoolisé. Je dis : chiche ? Chiche. Rendez-vous dans six mois. Je propose donc de lancer deux choses : la mode du poiré et le verbe "attablir".

tartare

On se téléporte dans le département de la Loire (j'y étais la semaine dernière et j'y reviendrai ici) où, en plein milieu des vignes des côtes roannaises, sur une grande table de vendangeurs, nous a été servi un repas à base de bœuf charolais sélectionné et préparé par le boucher de M. Troisgros in person. Désolée pour la surex — qui d'ailleurs met en valeur la fraîche couleur du tartare, à coup sûr le meilleur que j'aie jamais savouré (ce qui confirme une chose que j'avais déjà pressentie : le charolais, tel qu'il est élevé en France, est plutôt fait pour le cru que pour le cuit). Il faut, me dit le boucher, deux morceaux différents pour faire un bon tartare : un gras pour le fondant et le goût, l'autre plus maigre pour apporter un peu de texture. Celui-ci est composé de trois morceaux. Au premier plan, une belle terrine de pot-au-feu, mais si bonne soit-elle, à côté de ce glorieux tartare, elle ne peut s'empêcher de faire pâle figure. Mais c'est pas sa faute.

couscous1

couscous2

On continue très fort avec le meilleur couscous de Paris, pas moins, celui de Chez Hamadi, rue Boutebrie. Qu'on ne me parle pas de "couscous sec", de restaurants décorés riyad dans le 16e ou le 17e, le meilleur c'est celui-ci, point (célébré jusqu'au Japon alors que les guides français lui font la tête ; il n'est peut-être pas assez élégant). En fait, jusqu'à la fermeture récente de La Mitidja rue Lacépède, les deux couscous étaient ex-aequo sur le podium des meilleurs-pas chers. Et j'insiste bien : pas chers. Si on vous propose un couscous cher, méfiez-vous. C'est un plat ni de pauvre ni de riche, mais généreux et modeste.

zhomard

Et on termine en beauté avec le z'homard grillé de Racines, passage des Panoramas, jeudi dernier. Décidément pas un bistrot comme les autres. On ne dira jamais assez de bien de Racines, de son chef-patron Pierre Jancou et de son acolyte Ewen. Ce qu'il y a de merveilleux avec cette adresse rare, c'est qu'après qu'on croit en avoir dit tout le bien du monde, on y retourne et on s'aperçoit qu'il en reste beaucoup à dire. Chaque nouvelle visite apporte non pas une mais plusieurs surprises : la magnificence des produits, la fraîcheur des salades (merci Fillé-sur-Sarthe, le jardin d'Alain et le jardinier Sylvain), les verres de substances inconnues, insolites et délicieuses que Pierre pose sur notre table, le regard brillant d'enthousiasme partagé. Des vins ambrés, profonds, consistants, souvent légèrement oxydés, chargés de saveurs longuement mûries, toujours surprenants et vierges de reproche ; des vins qui ont une vie propre et s'ébattent comme des poulains dès qu'ils touchent le verre.

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Commentaires
L
bonjour,<br /> après la découverte de votre blog, je dis juste bravo, but who am I? Quelle est mon échelle de valeur? Revenons à votre poirée, j'adôore ça, j'irais en boire. Et je retournerais chez Racine aussi.<br /> à bientôt p'tit pois.
A
le meilleur couscous, indubitablement. La première fois que j'y ai mis les pieds, c'était en total touriste, sans savoir du tout chez qui j'allais, habitant à Paris depuis une semaine seulement.<br /> <br /> Il manque une chose au poiré pour qu'il devienne trendy : un nom trendy. <br /> <br /> Désolé d'apprendre que tu ne seras pas là les trois premières semaines d'octobre, je voulais ouvrir avec toi ma brique de Pu ehr, elle est à point normalement ^^ je t'attendrai.
M
Il y a toujours plein de surprises ici!<br /> Je vote pour le verbe attablir. d'ailleurs je l'ai ajouté dans mon correcteur orthographique. <br /> Mais j'aime bien le poiré aussi. Et le homard grillé, cela va sans dire...<br /> J'ai mis un petit mot sur toi chez moi, avec un petit coeur et un diamant.
P
Coligny : en effet, Breizh Café est une maison cancalaise, les branches étant (par ordre chronologique) au Japon puis à Paris, où les crêpes sont d'ailleurs faites par des Japonais.<br /> <br /> Thierry : l'effet de mode, c'est un pronostic, pas un souhait. Comme je l'ai écrit, on en reparle dans six mois. Celui qui se trompe paie un poiré à l'autre.
T
Ah la la, P'tit Pois, on est d'accord sur tout ! Le Poiré, définitivement. Mais bon, si on restait loin des effets de mode ? Hamadi, à tomber. Et Racines, le meilleur (si cela a un sens) bistrot du moment. Avec une âme en prime ! J'y retourne cette semaine...
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