750 grammes
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25 juillet 2005

« Lord, you gave me nothing, and you took it all away. »

Je ne suis pas vraiment guérie, peut-être en début de cicatrisation. Mais j'applique un principe qui m'a toujours réussi : quand le cœur a mal, il faut s'occuper des plantes. Elles vous le rendent bien.
À chacun de mon séjour au Jardin des Sens, je suis toujours ravie par la senteur d'une plante qui y pousse, sur le chemin de la piscine : c'est un buisson de rue, Ruta graveolens, extraordinaire quand le soleil le chauffe. C'est très odorant, un peu trop pour certains, même. Chef J. déteste cette odeur. Moi, je l'adore. En tant qu'herbe condimentaire, elle figurait en bonne place dans la cuisine de la Rome antique, au côté du garum (saumure de poisson semblable au nam pla des Thaïlandais), de la livèche (pas mal costaude aussi), du silphium (plante disparue dont l'équivalent le plus crédible serait l'asa fetida (hing) des Indiens, faut-il vous faire un dessin ?). Un jour je l'utiliserai en cuisine. Mais encore faut-il en trouver.

J'ai remarqué, entre les dalles de l'allée du Jardin, deux petits plants de rue qui cherchaient à se frayer un chemin. Ça pousse comme du chiendent et c'est robuste. J'ai tiré délicatement sur ces plantules, et les racines sont venues très facilement. J'ai donc désherbé gracieusement un Relais et Châteaux, et par la même occasion j'ai acquis deux plants de rue. Je les ai mis dans un verre d'eau en attendant mon départ. Leur joli feuillage bleu-vert s'en est trouvé ravivé. Au moment de partir, j'ai utilisé la méthode chef : enroulage délicat dans un Kleenex mouillé, puis dans un film étirable. Elles ont bien supporté le voyage et les voici, devant la fenêtre de ma cuisine.

rue

Pendant que nous sommes au chapitre des plantes, je reviens sur les étranges pousses subspontanées qui étaient apparues dans ma jardinière en avril. Je suis un peu plus éclairée sur leur nature, mais il a fallu le temps. Ce ne sont pas des chilli peppers, mais des Mirabilis jalapa, autrement dit des belles-de-nuit. Des fleurs que j'adore, mais je me demande comment leurs graines ont bien pu atterrir chez moi. Ce doit être ce qu'on appelle un mystère de Paris.

bellesdenuit

Musique du jour : Paddy McAloon, I Trawl the Megahertz, un disque splendide, alliant les finesses de Prefab Sprout à des arrangements orchestraux à la Stephen Sondheim. À écouter impérativement. Le titre de ce jour est tiré de la première chanson.

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