750 grammes
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3 avril 2005

Restaurant coréen Saint-Jacques

Le restaurant étant effectivement coréen et se trouvant rue Saint-Jacques, on constate que les patrons ne se sont pas foulés pour trouver son nom. Installés depuis peu, ils occupent l'emplacement d'un restaurant chinois familial que j'aimais bien et où je me rendais justement ce midi pour manger des dim sum. Arrivés à l'endroit, voilà que nous ne retrouvons plus le restaurant. Trois pas à droite, trois pas à gauche, mais non c'est bien là, c'est un restaurant coréen maintenant. Tant pis, on a faim, on y va. Et puis nous adorons la cuisine coréenne, cette cuisine piquante, chaleureuse, canaille voire un peu cochonne. Les nappes sont rouges, les serviettes en papier aussi, le serveur est adorable, prévenant, touchant. Près du bar, sirotant un thé dans une tasse à couvercle, ce doit être le papa. Je ne serais pas étonnée que maman soit en cuisine. On nous apporte les accompagnements, et on voit tout de suite qu'on a affaire à du raffiné. Chaque légume mariné est délicatement parfumé à l'ail et au piment (les Coréens ont l'art d'utiliser l'ail et le piment, ces deux précieuses substances, comme personne).

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Nous avons commandé une assiette de gyoza pour goûter, à partager à deux ; un filet de bœuf cru mariné ; en face, on a commandé un pulgogi (barbecue de bœuf mariné) et moi de la poitrine de porc sautée en sauce pimentée. Le tout accompagné d'un thé à l'orge grillé.
Les gyoza sont bons, sans plus, mais un peu chers (6 euros pour cinq petits ravioli). Le filet de bœuf cru haché à la main et mariné (yuk whe) est un des meilleurs plats du monde et, préparé dans les règles, enfonce haut la main n'importe quel tartare de la plus illustre brasserie (c'est d'ailleurs, historiquement, le véritable steak tartare). Celui-ci arrive copieux, correctement assaisonné, mais je déplore l'absence de garniture réglementaire (lamelles de poire, éclats d'ail cru, graines de sésame) qui n'est pas seulement là pour faire joli mais pour ajouter une dimension gustative réelle. La poitrine de porc est moelleuse, modérément pimentée; elle n'a pas été sautée à cru mais à partir d'un morceau de lard cuit taillé en fines lamelles. Le pulgogi est le meilleur plat du repas : longuement mariné, additionné de lamelles de poireau, il est tellement tendre qu'on peut l'oublier sur le gril sans dommage, il reste mangeable. Le thé à l'orge grillé est délicieux.
À part le bulgogi remarquable, le meilleur que j'aie trouvé à Paris, chaque plat avait ailleurs sa contrepartie de meilleure qualité. Le roi des yuk whe, à ma connaissance, se trouve chez Samo (rue du Champ-de-Mars, 7e), chez Woo Jung (bd Delessert, 16e) et chez Uri (rue Humblot, 15e). Que cela ne vous empêche pas d'aller déguster au Restaurant Coréen Saint Jacques un des pulgogi les plus fins que vous puissiez espérer trouver à Paris.

Restaurant Coréen Saint-Jacques, 214, rue Saint-Jacques, 5e. 01 43 54 57 72. La maison peut servir des spécialités qui ne sont pas à la carte, s'adresser directement au restaurant.

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