13 février 2005
Février-mars : la plus belle saison
C'est la meilleure période de l'année qui commence. Les jours ont déjà
sensiblement allongé (il est 17 h 18 et il fait encore grand jour),
mais il a neigé pendant quelques secondes tout à l'heure. J'adore les
mois de février et mars à Paris, parce que c'est le bordel. Tout bouge,
tout est en déménagement, les vents font des nœuds, des virages,
changent d'avis, font demi-tour, se cognent entre eux ; les nuages
entrent en collision. Et il pleut ! Brièvement mais fort. Les rues sont
mouillées, le vent les sèche vite. L'atmosphère redevient vivante,
alors qu'en novembre on a toujours cette impression de nature en
sommeil, même les jours où il fait beau. J'ai intérêt à profiter
du mois de février à Paris cette année, parce que j'ai de lointains
voyages en perspective et que je risque de louper la moitié du
spectacle. Sans compter que je risque aussi de louper (pour la deuxième
année consécutive) le Salon du livre, et ça ferait beaucoup.
J'aime la période février-mars à Paris aussi pour des raisons
inavouables. C'est que les bords de Seine sont souvent inondés à cette
époque et que j'adore voir ça. Les voies sur berge sous deux mètres
d'eau, les arbres qui prennent un bain de pieds, les quais de l'île
Saint-Louis immergés, ça me rend folle de joie. C'est magnifique. Cette
année, le raz de marée asiatique n'est pas pour rendre ma passion plus
avouable. Mais bon. Une année, en regardant les quais de l'île
Saint-Louis depuis le pont de Sully, j'ai vu des canards patauger dans
deux centimètres d'eau de Seine, debout sur les bancs de pierre qui
affleuraient presque. They were having a great time (ce sont des canards qui parlent anglais) et moi aussi. J'aime les canards, ils sourient tout le temps.
J'aime aussi faire des photos de nuit avec un petit numérique shoot and click. Paris s'y montre dans toute sa pureté. Vous verrez assez souvent ici de ces photos obscures et floues.
Lors de la même balade, j'ai fait une partie du trajet en bus 67 jusqu'à Pigalle,
pour redescendre à pied ensuite.